Discours cgt du 11 decembre 2025
Manifestation aux Flambeaux
À seulement 13 voix près, le budget de la Sécurité sociale n’aurait pas été adopté !
Merci à celles et ceux qui ont voté pour, et à celles et ceux qui se sont abstenus. Mais quelle honte ! Collectivement, nous n’avons pas su faire reculer cette politique d’austérité qui s’installe durablement dans notre pays.
Depuis des années, nous assistons, impuissants, à la destruction méthodique de nos services publics.
L’école publique est à genoux : dès le premier trimestre, les budgets alloués au fonctionnement des établissements explosent. Résultat, l’accès à la culture et au sport devient un privilège, inaccessible à la majorité des élèves. Les enseignants, épuisés, ne sont jamais remplacés.
L’hôpital public agonise : les services d’urgence, de psychiatrie, les maternités ferment ou ne peuvent plus accueillir les patients dans des conditions dignes. Pendant ce temps, les cliniques privées prospèrent. Les soignants, eux, sont au bout du rouleau.
La culture est sacrifiée : la baisse des budgets frappe de plein fouet le patrimoine, la transmission, la démocratisation culturelle, la presse et les médias. En augmentant les tarifs d’entrée, en développant le mécénat, en privatisant les espaces publics et en multipliant les partenariats public-privé, on marchandise ce qui devrait rester un droit pour toutes et tous. Cette logique profite aux marques et aux fondations, mais elle se fait au détriment des missions de service public, des usagers, et des professionnels du secteur.
Tous les secteurs sont touchés : l’industrie, l’agroalimentaire, le textile. 483 plans de suppression d’emplois sont actifs en France, menaçant plus de 300 000 postes. Le bilan social est catastrophique, et interroge nos dirigeants sur leur stratégie industrielle et leur incapacité à protéger l’emploi.
Pourtant, l’argent existe. Il est dans les poches du patronat et des ultra-riches :
- 211 milliards d’aides aux entreprises,
- 80 milliards d’exonérations de cotisations sociales,
- 98 milliards de dividendes versés par le CAC 40,
- 100 milliards de fraude fiscale chaque année.
Voilà où trouver les moyens pour financer l’assurance chômage, les retraites, et l’assurance maladie !
Le budget des armées, lui, explose : de 47 milliards d’euros en 2024, il devrait atteindre 68,9 milliards en 2030, soit une hausse de 47 %. Sur la période, 400 milliards d’euros seront engloutis dans les dépenses militaires.
N’oublions pas les morts au travail, qui deviennent une tragique routine : un mort par jour en France, comme hier, avec le décès d’un cordiste à Saint-Herblain.
La taxe Zucman, si elle avait été adoptée, aurait rapporté 20 milliards d’euros par an à l’État. Mais en France, on ne taxe pas les riches. Rappelons que le Rassemblement National, qui prétend défendre les plus précaires, a voté contre cette mesure !
Alors que les idées nauséabondes de l’extrême droite gagnent du terrain, la CGT dénonce sans relâche l’imposture sociale du RN. Ce parti se présente comme l’allié des travailleurs, mais avec sa politique ultra-libérale, il ne sert que les intérêts des plus riches et du patronat.
La politique néo-libérale autoritaire de Macron nous place dans un régime anti-démocratique : le déni du résultat des législatives de 2024 en est la preuve. La menace de la guerre et l’obsession de la dette trahissent la fébrilité du camp néo-libéral.
Macron a déjà cédé aux pressions du haut commandement militaire, en prônant un « réarmement moral de la nation et de la jeunesse ». Le gouvernement multiplie les initiatives réactionnaires : Journée Défense et Citoyenneté, cursus scolaires imprégnés de discours bellicistes, augmentation de la réserve militaire à 100 000 hommes, et service militaire volontaire d’ici 2030-2035. Sans oublier la propagande des médias, aux mains des grands capitalistes.
Il est temps de nous emparer des moyens de production et de reprendre les richesses au capital !
Ensemble, nous sommes plus forts !
Voir la page : Les jeudis de l’UL 